TOUR DU MONDE : nos vaccins et check-up médical

Bonne santé et prévention ne sont pas à négliger lors d’un départ en tour du monde. Il est plus que nécessaire de se renseigner sur les potentielles maladies présentes dans certains pays et sur les différentes situations sanitaires de ces derniers. L’Institut Pasteur, l’OMS et Vaccination Info Service sont les principales sources d’informations concernant la vaccination pour les voyageurs, quel que soit leur pays de provenance et d’arrivée.

La préparation de notre tour du monde a d’abord commencé par la réalisation de vaccins essentiels. Nous avons toujours pris très au sérieux les questions de santé et de sécurité lors de nos précédents voyages, il était donc évident d’en faire tout autant pour une aventure de longue durée. Je vous dévoile aujourd’hui le déroulé de nos démarches concernant nos vaccinations et notre check-up médical pour partir en toute sérénité.

N’hésitez pas à me poser vos questions sur notre tour du monde en fin d’article. C’est avec grand plaisir que je vous répondrai !

Quels vaccins choisir pour un tour du monde ?

La question des vaccins se pose si vous vous rendez dans des continents à pays émergents principalement. C’est le cas de l’Afrique, de l’Amérique centrale et du Sud, mais aussi de l’Asie. Et si vous connaissez un peu notre itinéraire, nous prévoyons de nous rendre dans 5 pays d’Amérique du Sud (découvrez mon article TOUR DU MONDE : notre itinéraire de voyage pour plus de détails).

Ne voulant pas jouer avec le feu (les vaccins ne sont que très rarement obligatoires), nous avons tout d’abord préféré nous renseigner auprès de notre médecin traitant. Ce dernier nous a listé les vaccins contre les maladies qui, selon lui, sont à privilégier lorsque l’on se rend en Amérique du Sud :

• Hépatite A : maladie du foie qui provoque une fièvre, une perte d’appétit, des diarrhées, des nausées, une gêne abdominale…
• Hépatite B : infection virale du foie qui provoque une fièvre, des vomissements, une perte d'appétit, des douleurs musculaires et articulaires…
• Fièvre jaune : maladie virale qui provoque une fièvre, des vomissements, des céphalées…
• Fièvre typhoïde : infection bactérienne qui provoque une fièvre forte et continue, des douleurs abdominales, des diarrhées ou des constipations…
• Rage : maladie virale qui provoque une fièvre et affecte le cerveau. Si la maladie n’est pas stoppée à temps, l’issue en est toujours fatale. En cas d’exposition ou même de soupçon de contamination, un traitement doit être administré le plus rapidement possible car le vaccin permet seulement de simplifier le traitement et de gagner du temps.

D’autres vaccins peuvent être administrés comme ceux contre l'encéphalite à tiques, l’encéphalite japonaise et la méningite à méningocoques. Mais ces maladies sont très présentes en Afrique et en Asie, ce qui ne nous concerne pas pour l’instant.

Une fois la liste de notre médecin traitant en poche, nous avons commencé à nous renseigner sur comment tous ces vaccins pouvaient nous être administrés. L’hépatite A et l’hépatite B sont des vaccins que nous avons pu nous faire rembourser par la sécurité sociale, mais ce n’est pas le cas de tous les autres, qui peuvent revenir assez chers, surtout ceux nécessitant des rappels. Je précise qu’avant de démarrer nos vaccinations de voyageurs, nous étions tous deux à jour sur les vaccinations recommandées par les autorités sanitaires (rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite et coqueluche des 25 ans).

Nos vaccins remboursés

Afin de limiter nos dépenses et d’être remboursés par la sécurité sociale, nous avons décidé de nous faire vacciner de l’hépatite A et de l’hépatite B chez notre médecin traitant. Ce processus n’est ni le plus court ni le plus pratique néanmoins, puisqu’il nous a fallu prendre un premier rendez-vous pour nous faire prescrire les vaccins, afin de les commander en pharmacie, puis de revenir nous faire piquer chez le médecin lors d'un deuxième rendez-vous. En comptant les rappels, cela nous a fait faire de sacrés allers-retours.

L’hépatite A

Transmise par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les matières fécales d’un individu infecté, le vaccin contre l’hépatite A est un incontournable si vous souhaitez vous rendre en Afrique, en Amérique centrale et du Sud et en Asie.

Une dose est à administrer avec un rappel de 6 à 36 mois plus tard, selon l’âge et le type de vaccin. Une première injection suffit à se protéger pour un voyage, mais le rappel permet d’être immunisé à vie. Trois vaccins sont disponibles contre l’hépatite A seule (AVAXIM, HAVRIX et VAQTA), mais il existe des vaccins qui combinent l’hépatite A avec l’hépatite B ou la fièvre typhoïde.

Avec une injection déjà effectuée pour notre road trip au Mexique en 2021, nous avons simplement fait un rappel.

L’hépatite B

Transmise par aiguille non stérilisée, sang, salive, sécrétion vaginale et séminale, le vaccin contre l’hépatite B est essentiel si vous souhaitez vous rendre en Afrique, en Amérique centrale et du Sud et en Asie. Il est obligatoire chez les nourrissons en France depuis 2018.

Trois doses sont à administrer, avec un rappel à un mois de la première dose et un second rappel à 6 mois de la première dose. Deux vaccins sont disponibles contre l’hépatite B seule (ENGERIX et HBVAXPRO), mais il existe un vaccin qui combine l’hépatite B avec l’hépatite A.

N’ayant jamais été vaccinés dans notre jeunesse de l’hépatite B, nous avons fait nos 3 injections chez notre médecin traitant en prenant soin de commander à l’avance nos doses en pharmacie (ces dernières sont parfois en rupture, attention).

Nos vaccins non remboursés

Malheureusement, la plupart des vaccins réservés aux voyageurs ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. La mutuelle peut parfois vous en rembourser une petite partie, mais cela reste assez rare. Cette dépense est à prévoir dans son budget de préparation, au même titre que les dépenses effectuées pour l’équipement par exemple.

Les vaccins non remboursés peuvent être administrés chez le médecin excepté celui de la fièvre jaune. En effet, ce dernier étant une forme atténuée de la maladie elle-même, la vaccination se fait obligatoirement dans un centre de vaccination agréé. Ces derniers sont notamment présents dans les hôpitaux et exercent leurs propres tarifs. Avant de nous rendre dans l’un d’entre eux, nous avons étudié une liste de centres en région parisienne, et sélectionné ceux au plus bas prix. Le centre de vaccinations internationales de l’hôpital de Pontoise (95) fut l’heureux élu !

Question pratique, nous avons décidé d’effectuer tout le reste de nos vaccins dans ce centre, soit la fièvre jaune, la fièvre typhoïde et la rage. Mais avant de procéder aux premières injections, le centre vous réserve un rendez-vous d’environ une heure pour prendre connaissance de votre projet et de vos choix sur les vaccins à administrer. Facturé au prix d’une consultation médicale (et non remboursé), ce rendez-vous est d’une importance capitale pour connaître votre profil médical et adapter les doses si besoin.

Nous avons été merveilleusement bien accueillis par le centre de l’hôpital de Pontoise et ne regrettons pas notre choix. Nous recommandons ce lieu à tous les voyageurs de la région parisienne qui souhaitent se faire vacciner pour voyager.

La fièvre jaune

Transmise par un moustique ayant piqué un humain ou un singe infecté avant de piquer à nouveau, le vaccin contre la fièvre jaune est fortement recommandé si vous souhaitez vous rendre en Afrique ou en Amérique du Sud. Une preuve de vaccination est même demandée à l’entrée de certains pays (en Afrique principalement).

Une dose est à administrer au moins une dizaine de jours avant le départ. Valable à vie, un rappel peut être préconisé seulement dans certains cas. L’unique vaccin disponible contre cette maladie se nomme le STAMARIL.

Nous n’avons eu aucun effet secondaire suite à cette injection (chance) et avons reçu notre petit certificat de vaccination jaune, preuve de notre passage au centre. Ce dernier est à conserver très précieusement car unique et sans possibilité de copie.

L’injection contre la fièvre jaune nous a coûté 36,85 € par personne.

La fièvre typhoïde

Transmise par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les matières fécales d’un individu infecté (comme l’hépatite A), le vaccin contre la fièvre typhoïde est essentiel si vous souhaitez vous rendre en Afrique, en Amérique centrale et du Sud et en Asie.

Une dose est à administrer au moins une quinzaine de jours avant le départ et est valable durant 3 ans. Un vaccin est disponible contre la fièvre typhoïde seule (TYPHIM Vi) et un autre est disponible combiné à l’hépatite A.

Nous avons effectué notre vaccin contre la fièvre typhoïde en même temps que celui contre la fièvre jaune et n'avons eu aucun effet secondaire.

L’injection contre la fièvre typhoïde nous a coûté 34,90 € par personne.

La rage

Transmise par morsure d’animal infecté, par léchage sur une plaie ou par griffure, la rage est une maladie grave, que tous les mammifères peuvent potentiellement porter. Le chien, la chauve-souris, la moufette, le chat et le raton laveur sont les principaux porteurs, mais c’est la chauve-souris qui prédomine en Amérique du Sud. En Afrique et en Asie, c’est principalement le chien. Le vaccin préventif ne permet pas d’être immunisé complètement contre la maladie, mais en cas de morsure, une personne déjà vaccinée recevra deux rappels du vaccin à trois jours d’intervalle alors qu’une personne non vaccinée recevra trois à cinq injections du vaccin ainsi qu’un anticorps (l’immunoglobuline antirabique) sur un délai de 28 jours. Cet anticorps est souvent indisponible, surtout dans les zones peu développées, d’où l’intérêt de se faire vacciner préventivement.

Trois doses sont à administrer sur un délai de 21 à 28 jours. Les doses doivent être injectées à respectivement J0, J7 et J21 ou J28. Après ça, la protection sera maintenue sur environ une dizaine d'années. Deux vaccins sont disponibles contre la rage seule (RABIPUR et VACCIN RABIQUE PASTEUR).

Nous avons longuement réfléchi avant de nous faire administrer le vaccin contre la rage, ce dernier étant à la fois contraignant et peu utile si l’on s’en tient à notre itinéraire. Mais après plusieurs échanges avec notre médecin traitant et le médecin du centre de vaccination, nous en sommes venus à la conclusion qu’il valait mieux prévenir que guérir, la rage étant une maladie particulièrement dangereuse. Nous avons eu quelques fois mal au bras après nos injections, mais rien de bien méchant.

Les injections contre la rage nous ont coûtées 54 € (3 x 18 €) par personne.

Au total, si l’on compte le rendez-vous avec le médecin du centre (25 € à deux) et la totalité des injections, nous en avons eu pour 138 € arrondis par personne, ce qui est un très bon prix.

Et le Covid-19 ?

Afin de nous éviter toute complication d’entrée aux frontières des pays que nous souhaitons visiter, nous avons préféré nous injecter une dernière dose de vaccin contre le Covid-19, portant ainsi notre preuve de vaccination à 3/3 puisque nous n’avons reçu que deux doses de vaccin depuis le début de la pandémie (une seule à la vaccination initiale car nous avions déjà eu le Covid et un rappel il y a 8 mois).

Très peu de pays réclament une preuve de vaccination à 3 doses (comme le Chili) mais nous préférons jouer la carte de la prévention et de la sécurité, pour ne pas se retrouver à courir derrière une troisième injection une fois en vadrouille.

Notre schéma vaccinal sur 8 mois

Nous avons démarré notre processus de vaccination à la fin de l’année 2021. Voici le calendrier que nous avons suivi :

Fin décembre (- 9 mois) : rappel hépatite A et première injection hépatite B
Janvier (- 8 mois) : deuxième injection hépatite B
Avril (- 5 mois) : injection fièvre jaune, injection fièvre typhoïde et première injection rage
Mai (- 4 mois) : deuxième et troisième injection rage
Juin (- 3 mois) : troisième injection hépatite B
Août (- 1 mois) : troisième injection Covid-19

Notre conseil pour établir un calendrier de vaccination pratique et efficace est de s’y prendre assez tôt afin d’étaler les injections et les dépenses. Les pharmacies n’ont pas toujours les vaccins en stock d’où l’importance de ne pas s’y prendre à la dernière minute (sauf si vous partez sur un coup de tête).

Notre check-up médical avant de partir

Avant d’embarquer pour notre première destination, et outre les vaccins effectués, nous avons fait le choix d’opter pour une assurance afin de couvrir tous nos potentiels pépins durant le voyage. Nous avons également pris un certain nombre de rendez-vous pour s’assurer de notre parfaite santé avant de partir et avons constitué une trousse à pharmacie, même si elle ne couvre qu’un petit spectre d'anomalies.

Choisir son assurance et constituer sa trousse à pharmacie

Selon le site tourdumondiste, 95 % des voyageurs ont souscrit à une assurance avant de partir. C’est donc tout naturellement que nous nous sommes penchés sur la question, en étudiant scrupuleusement le très bon article du même site à cet effet.

L’assurance voyage remplace la sécurité sociale et la mutuelle dont nous bénéficions au quotidien. Autant dire qu’avec mes tendances hypocondriaques…Je me voyais mal partir sans assurance. Le devis n’est pas encore établi aujourd’hui, mais nous avons décidé de nous diriger vers Chapka Assurance qui semble couvrir un très large panel de problématiques pour un peu moins de 60 € par mois et par personne en moyenne. Ce prix semble varier si l’on se rend au Canada ou aux USA, mais nous étudions également les assurances voyage associées à nos cartes bancaires, qui peuvent nous couvrir jusqu’à 90 jours à partir de la date de départ.

Concernant la trousse à pharmacie, nous partons avec des cachets préventifs et curatifs contre le paludisme. Cette maladie transmise par des moustiques femelles anophèles se manifeste généralement entre 8 et 30 jours après l’infection. Avec des symptômes tels qu’une fièvre, des problèmes digestifs, des maux de tête, ou encore une alternance de sueurs froides et de fortes transpirations, le paludisme est une maladie qui se soigne si elle est prise en charge assez tôt. Aucun vaccin n’est aujourd’hui disponible malheureusement.

Vous retrouverez tout le détail du reste de notre trousse à pharmacie dans mon prochain article sur notre équipement de départ.

Les derniers rendez-vous médicaux

Partir en bonne forme est une condition essentielle pour se lancer sereinement dans un tour du monde. En plus des rendez-vous accordés aux vaccins, nous avons programmé tous nos contrôles annuels (ophtalmologue, dentiste, ostéopathe, gynécologue…) durant l’été au lieu de septembre. Et tous les professionnels de santé que nous avons croisés sont formels, « c’est l’aventure d’une vie que vous allez vivre ! »

Il ne nous reste plus que quelques jours avant d’embarquer dans notre premier avion direction le Canada. Nous sommes impatients, excités et quelque peu angoissés (moi surtout) à l’idée d’enfin concrétiser notre rêve. Nous avons déjà hâte de vous partager cette aventure hors du commun, qui peut-être, vous donnera l’envie, à vous aussi, de vous envoler direction…le monde !